Mon ancienne plateforme de blog que j'aimais tant... est mourante. Ce soir j'ai donc effectué une sauvegarde d'une grande partie de ce qui se trouvait sur mon vieux blog, ce qui est toujours en ligne, tout du moins. Ça m'a rappelé la bonne époque, cette époque où j'avais l'impression d'avoir des choses à dire, même si clairement elles n'étaient pas plus intéressantes que ce que je dis à ce jour. Je crois que le tournant a été pris quand j'ai commencé à me rendre compte que les gens avec qui j'interagissais, les gens qui lisaient mes aventures et mes émois, étaient de vraies personnes. Ça paraît naïf comme ça hein je sais, je suis pas attardée ni rien, je sais pertinemment que le monde extérieur existe et pourtant c'est si facile, si rassurant, de l'oublier, si ce n'est que le temps d'un post sur internet. Suite à mon exaspération par rapport à la génération de Narcisses qu'on est en train de créer, je me mets à garder beaucoup plus de choses pour moi, je cache mes carnets bien au chaud dans mon sac à dos, et paradoxalement... même en étant effrayé de s'exposer, l'envie d'écrire est moindre quand on sait que personne ne le lira. C'est très étrange, n'est-ce pas ?
Alors je reprends un peu cet espace que je n'ai jamais vraiment apprivoisé, que je ne me suis jamais vraiment approprié, et puis une seconde angoisse surgit. Mon plaisir à garder un espace si personnel sur internet a toujours été de pouvoir le personnaliser à volonté. Je me suis pas mal amusée, il y a de cela quelques années déjà. Naïvement - encore une fois - j'ai cru que je pourrais simplement me remettre dans le bain. Un peu comme le vélo.
Ben vous savez quoi, le CSS n'a rien à voir avec le vélo, mais alors rien du tout. Tout à coup, je me rends compte que je suis complètement dépassée par les nouveautés implémentées au fil des années. Pire, je ne saurais même pas recréer ce que je savais faire. Je me suis retrouvée à fixer mon écran pendant 10 minutes, complètement tétanisée à l'idée de me replonger là-dedans alors que je ne maîtrise plus rien. Mon vélo, comme qui dirait, se dirige droit vers le ravin. Vous savez quoi, parfois il faut savoir tout effacer. Mettre les petites roues et puis... recommencer.
The human body without subterfuge, outside and inside, its fragility, is the mirror to look in that we realize how fragile we are. Vanity Fair et omnia vanitas.
Malgré mon énervement contre Facebook, je poste plus ou moins régulièrement, je commence même à y parler de musique, d'art et de photos car pensant que j'ai concentré dans mes "amis" ce mix hétéroclite des gens qui me lisaient jadis. Pourtant il en manque, et de ce fait je délaisse mon blog, ce petit cocon virtuel où je peux dire des choses qui ne peuvent être prononcées, par gêne ou par pudeur, on choisira les termes qu'on veut. Ne m'en voulez pas si ça se transforme rapidement en vomi de "culture" car mon temps libre est extrêmement limité et que c'est toujours plus facile de partager le produit du travail des autres. Pour le coup je ne créé plus grand chose, j'écris des petits textes mochards par-ci par-là, rien qui casserait deux pattes à un canard, encore moins trois.
J'ai même pas partagé ici mes photos de vacances, dîtes, pourtant elles sont jolies, mes photos de vacances. Vancouver, puis Seattle, ensuite Long Beach. Je suis revenue mais j'ai laissé une petite part de moi, là-bas.
Et puis j'ai commencé une thèse, j'ai vu des films, j'ai lu des livres, mon foie a perdu une année d'espérance de vie, je me suis trouvée jolie, parfois, moche, souvent, je me suis trouvé un lémurien et de tout ça j'en ai pas parlé, pas parlé. Par gêne ou par pudeur. Et puis c'est bien dommage. Parce que notre mémoire flanche alors qu'Internet, il se souvient de tout.
J'ai même pas partagé ici mes photos de vacances, dîtes, pourtant elles sont jolies, mes photos de vacances. Vancouver, puis Seattle, ensuite Long Beach. Je suis revenue mais j'ai laissé une petite part de moi, là-bas.
Et puis j'ai commencé une thèse, j'ai vu des films, j'ai lu des livres, mon foie a perdu une année d'espérance de vie, je me suis trouvée jolie, parfois, moche, souvent, je me suis trouvé un lémurien et de tout ça j'en ai pas parlé, pas parlé. Par gêne ou par pudeur. Et puis c'est bien dommage. Parce que notre mémoire flanche alors qu'Internet, il se souvient de tout.
More and more I lose the need to talk. On here, in real life, even the inside of my head is getting silent. Our generation, our fucked up Facebook/Instagram/Snapchat/Twitter generation, it is filled with noise, opinions and shouts, I just want to tune them out and listen to the music filling my brain. Everyone wants to talk all the time, but I've always been best at listening. Sometimes, though, sometimes. I just want you all to shut the fuck up.
“A creator of quietly contemplative works, Michael Peck’s tranquil and atmospheric landscapes offer an enchanting escape for the viewer. There is a timeless quality to Peck’s work. In the finely detailed rendering of human figures, delicate birds, running streams, secluded woodlands and soaring mountains, the viewer feels that time has frozen, forever captured in this fleeting moment. It is this sense of suspension in Peck’s art, of balance between the real and not real, that is so captivating”.
Extract From the Essay Sanctuary by Maggie Watson, 2014.
Extract From the Essay Sanctuary by Maggie Watson, 2014.